Éditions Bragelonne
2015
382 pages
Synopsis :
PARIS, DÉBUT DU XXe SIECLE.
Les messieurs ont de fières moustaches, des chapeaux melons ; les dames portent des corsets, des jupons, des bottines à boutons. Déjà, de rutilants tacots pétaradent parmi les fiacres le long des Grands Boulevards aux immeubles haussmanniens. Mais ce n’est pas le Paris de la Belle Époque tel que nous l’entendons : la tour Eiffel est en bois blanc, les sirènes ont investi la Seine, les farfadets, le bois de Vincennes, des chats-ailés discutent philosophie et une ligne de métro permet de rejoindre le pays des fées.
Occupé à enquêter sur un trafic d’objets enchantés, Louis Denizart Hippolyte Griffont, mage du Cercle Cyan, se retrouve mêlé à une série de meurtres. Confronté à des gargouilles immortelles et à un puissant sorcier, Griffont n’a d’autre choix que de s’associer à Isabel de Saint-Gil, une fée renégate que le mage ne connaît que trop bien…
BIENVENUE DANS LE PARIS DES MERVEILLES.
Mon avis :
J’ai attendu longtemps avant de lire ce livre, car le merveilleux n’est pas un genre qui m’attire particulièrement. Je m’attendais à quelque chose d’enfantin, proche des contes, des histoires de fées, d’elfes ou autres créatures mystiques. Néanmoins, je connaissais déjà l’auteur pour avoir lu la trilogie Les Lames du Cardinal, éblouissante aventure de cape et d’épées à l’époque de Richelieu, où le magique côtoie l’historique. Parce que sa plume est belle, ses idées étonnantes et ses histoires passionnantes, je me suis résolue à lire cette nouvelle trilogie intitulée Le Paris des Merveilles. Et je ne suis pas déçue de l’avoir fait !
Pierre Pevel aime prendre Paris comme cadre à ses histoires, et il a bien raison, car il maitrise la géographie des lieux et nous fait voyager au début du XXe siècle avec brio. L’histoire dans laquelle il nous plonge est alambiquée : des vols, des courses-poursuites, des enquêtes de police viennent s’ajouter à des légendes obscures et des récits anciens. On ne s’ennuie pas. Les personnages sont hauts en couleur. Louis Griffont, un mage, s’improvise enquêteur quand des événements étranges surviennent dans la capitale et mettent en danger une femme qu’il apprécie tout particulièrement. Isabel de Saint-Gil campe une femme fatale, intelligente et téméraire, contrebalancée par une Cécile de Brescieux, charmante et mystérieuse. Les créatures sont nombreuses à graviter autour d’eux ; gentilles ou méchantes, elles ont toujours un rôle à jouer. L’auteur nous livre au compte-gouttes les informations, puis les ajustent habilement au fil des pages. Enfin, ce que j’aime dans les romans de Pierre Pevel, c’est cette capacité à mélanger le réalisme (Paris en 1909) et le fantastique, ici le merveilleux (l’OutreMonde, les créatures des contes, la magie). Le décor est si bien planté que l’on est happé dans l’histoire sans remettre en cause la mise en scène, même la plus étrange. Toutefois, plusieurs petites choses m’ont agacée : les interventions de l’auteur dans le récit (par exemple : « si vous en doutez, relisez le premier chapitre de ce livre »), la mise en place de l’histoire assez longue au début, certains dialogues de politesse tout à fait inutiles et un final un peu trop expédié pour la grande méchante de l’histoire. Le tome 2 devrait nous en dire plus, je l’espère.
Sans hésitation, je vous conseille la lecture de ce livre qui se dévore et fait rêver.
Les Enchantements d’Ambremer est suivi de L’Elixir d’Oubli et Le Royaume Immobile.