Extraits romans

Vous trouverez sur cette page des extraits de mes romans non publiés, en cours d’écriture ou de relecture.

L’ascenseur voyageur, Tome 1

Des portes s’ouvraient, d’autres se fermaient, des gens entraient dans le restaurant ou quittaient les lieux. L’accès de l’établissement ne se faisait que par ascenseur. Axel s’éloigna et observa l’immense salle, il vit flotter en l’air les lettres lumineuses du nom du restaurant : Les Mille Épices. Il s’avança dans l’une des allées. La peur qu’il avait ressentie s’était atténuée pour laisser place à la faim. Les odeurs lui avaient ouvert l’appétit, et ces plats qu’il voyait semblaient tellement savoureux. Son estomac gargouilla bruyamment. Il se dirigea vers une table libre à côté d’une plante verte resplendissante. Il sursauta lorsqu’elle s’adressa à lui.
— Bienvenue aux Mille Épices ! lança-t-elle joyeuse. Vous mangerez seul ou accompagné ?
Les yeux d’Axel s’agrandirent et se posèrent sur la tête feuillue, qui se révéla être celle d’une serveuse tout à fait humaine. L’uniforme devait être de rigueur, car il vit un peu plus loin une salade géante servir une soupe à un client, et une carotte agiter ses fanes entre les tables. Il faillit pouffer de rire, mais la serveuse, avec un sérieux très professionnel, lui indiqua une place à table et s’en alla chercher quelque chose plus loin.

 

L’ascenseur voyageur, Tome 2 : Le revers d’Ascor

— Regardez ! s’exclama soudain Olympe.
Un nuage venait de s’écarter et dévoilait un nouvel amas. Curieusement, celui-ci n’était pas uniquement composé de ferraille comme tous les autres, mais de plantes, d’herbes, de fleurs et d’étranges constructions. Au fur et à mesure que l’ascenseur avançait, l’amoncellement grandissait.
— C’est une île, annonça Lancelot dans un souffle.
— Rapprochons-nous, dit Martha. Lancelot, il va falloir prendre en main les commandes.
— Hé ! s’exclama Axel, jaloux. C’est mon ascenseur voyageur, c’est à moi de le diriger. Je le prête de temps en temps à Lancelot, mais c’est tout.
Martha se moqua du garçon.
— Désolé de te décevoir, Axel, mais cet ascenseur est avant tout ma création.
— Peut-être, mais c’est moi qu’il est venu chercher pour vous libérer.
— Oui, je sais. Je ne m’explique toujours pas cet étrange comportement.
Soudain, comme si l’engin voulait prouver qu’il était le seul à décider de ses mouvements, il réduit son allure, pivota lentement vers l’île et se dirigea vers elle.
Les trois amis se regardèrent, surpris.
— J’ai l’impression que l’ascenseur comprend très bien ce que l’on veut faire, observa Olympe, un sourire aux lèvres.
Axel se rapprocha tout de même du panneau de commande et écarta Lancelot qui croisa les bras sur sa poitrine, mécontent.
L’île attira finalement toute leur attention. Elle était composée de plusieurs niveaux, reflets des anciens étages de la cité. La verdure avait envahie l’ensemble de la structure. L’ascenseur voyageur se rapprocha d’un endroit stable et plat, puis s’y posa tranquillement. Ses portes s’ouvrirent et un « ding » annonça leur arrivée. Axel sourit. Cet ascenseur avait de l’humour.

 

Les Cités de cristal

  • A bord de l’Icarion

La cale du cargo était glaciale. Delta sentait le froid s’insinuer à travers ses vêtements et engourdir ses membres. Recroquevillée dans un coin, elle luttait contre le tremblement de son corps, qui ne cessait de bouger. Les bras enserrés autour de ses jambes, elle se balança d’avant en arrière pour se réchauffer. Progressivement, la torpeur s’éloigna et son esprit fut à nouveau assaillit par la même question : comment avait-elle pu en arriver là ? Il y a quelques mois encore, elle tenait les commandes du vaisseau comme copilote et, à présent, elle se trouvait enfermée au fin fond de ses cales. Pourtant, la situation avait bien évolué depuis son embauche sur l’Icarion. Elle se souvint de sa première rencontre avec Djeger, le commandant en chef. Elle l’avait abordé dans la salle d’attente de l’astroport. En quête d’un nouveau poste de pilote, elle l’avait supplié de la prendre à son bord. Cela faisait des mois qu’elle languissait dans ce terminal et elle n’avait plus l’argent nécessaire pour regagner Volga ou Terra. Elle s’était résignée à monter dans le premier vaisseau spatial qui l’accepterait. Grand, châtain, les yeux d’un bleu innocent, Delta avait tout de suite trouvé en Djeger un homme honnête en affaire. Mais ce fut surtout la chance qui l’aida puisqu’il cherchait un copilote, suite à la désertion inopinée du précédent.

  • Azurol

En moins d’une heure, ils arrivèrent à l’entrée de la mine à ciel ouvert. Il y avait toujours des arbres et des fleurs, mais tout était en cristal. La beauté des lieux avait le don de faire perdre la raison. Le parterre était rocheux, et les cristaux géants poussaient de façon et de taille inégales. Planéo entra le premier dans ce champ de couleur, baissant la tête de temps en temps pour éviter un saphir ou un grenat gigantesque. À sa suite, Delta réglait son siège et suivait son ami avec prudence. Quelquefois, elle s’arrêtait et observait les fleurs dont les pétales étaient de saphir et le cœur en grenat. Les tiges, vertes émeraude, s’élançaient vers le ciel en quête de soleil. Ces plantes étaient-elles façonnées à la main ou poussaient-elles comme n’importe quels autres végétaux ?

 

Tyr L’immortelle

Les heures passèrent, l’aube commençait à poindre lorsqu’un phénomène étrange s’installa dans la nécropole. Les nécrogentes redressèrent la tête en même temps et regardèrent en direction des arches. Au loin, de mystérieux voiles occupaient progressivement l’espace vide des arcs de pierre.
— Cachons-nous, dit aussitôt Lynn en secouant Josh à demi endormi.
Les nécrogentes n’étaient plus préoccupés par les deux amis. Ils semblaient même ne plus les voir. À présent, ils se dirigeaient, tels des automates, vers ces lieux nouvellement matérialisés. Lynn et Josh se faufilèrent entre les pierres et se cachèrent derrière un amas de terre et de briques. Derrière, l’une des plus imposantes arches de la nécropole terminait de se remplir. Le voile ressemblait à de l’eau à la fois bleue et grise. Les nécrogentes déjà sur place attendaient, sans se souvenir pourquoi ils étaient là.
— Tu vois quelque chose ? demanda Josh qui arrivait à distinguer le voile, mais pas les nécrogentes.
— Ils attendent qu’on viennent les chercher.
Un des esprits se retourna un instant dans sa direction et la regarda avec tristesse. C’était celui avec lequel elle avait conversé toute la soirée.
— Qu’il parte en paix, dit-elle à voix basse.
Quelques instants plus tard, deux individus sortirent de l’arche. Ils venaient chercher les morts. Chacun se positionna de part et d’autre du voile. Ils tenaient à la main une longue hampe, tels des gardiens. Aussitôt, le ballet des départs commença. Les nécrogentes s’avancèrent machinalement et traversèrent le voile sous le regard impérieux des deux gardes. Un peu loin, le même phénomène se répétait autour des autres arches. Dans quelques instants, il n’y aurait plus de nécrogentes dans la nécropole. Les gardes quittèrent leurs postes pour faire le tour de l’arche à la recherche d’esprits égarés puis suivirent les derniers nécrogentes à travers le voile. L’eau troublante se figea puis se dématérialisa.
— C’est fini, dit Josh qui venait de voir la disparition du voile. Je trouve ça beau. Allons voir de plus près.
— Tu es fou ! s’exclama aussitôt Lynn. Et s’ils revenaient ?
— Je ne vois pas pourquoi ils reviendraient. Il n’y a plus de nécrogentes à l’horizon. Allez, suis-moi.
Contrariée, Lynn suivit son ami.
[…]
Lynn resta à bonne distance de l’arche tandis que Josh observait les piliers. La jeune femme laissa échapper un cri lorsque celui-ci mit sa main sous l’arc.
— Ne t’inquiète pas, il n’y a plus rien.
La jeune femme s’approcha et inspecta la ruine. Autrefois, il s’agissait de l’entrée d’un grand temple. À présent, il ne restait plus grand chose du bâtiment si ce n’est cette arche branlante.
— Tu n’as jamais voulu traverser avec les nécrogentes ? demanda Josh
Le regard terrifié de Lynn lui répondit.
— Pour quoi faire ? Je n’ai pas envie de mourir ! répondit-elle, choquée par la question.
— Toi qui es si curieuse, il t’est bien venu l’idée un jour de traverser, non ?
Lynn jeta un regard noir à son ami.
— Peut-être, mais je n’ai pas l’intention de le faire. Ce serait un suicide inutile.
— Je me demande quand même qui sont ces gens qui sortent de là, continua Josh planté devant l’arche monumentale.
— Ce sont les gardiens des morts…
— Trêve de plaisanterie, ils n’avaient pas l’aspect de morts.
Lynn resta la bouche ouverte. Elle ne s’était jamais posé de telle question. Elle s’en était interdite. Le domaine religieux était très opaque, il ne valait mieux pas trop se mêler à ce genre de sujet. Pourquoi Josh s’intéressait soudain à ce phénomène ce soir ?
— Rentrons, dit-elle alors que le jeune homme étudiait les traces de pas au sol.
— Ces hommes ne sont pas des nécrogentes, c’est certain. Regarde ces traces.
Lynn se pencha et vit clairement les pas des gardiens.

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